Depuis quelques mois, l’usage des plastiques à usage unique est interdit sur l’île de Bali. Une loi à laquelle les Balinais se sont rapidement adaptés et qu’ils ont désormais intégrée dans leur quotidien…
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Une évolution en marche
Ces dernières années, les images des eaux de Bali saturées de plastiques ou celle de la naïade sur une plage déserte… couverte de détritus, avaient fait le tour de la toile. Pour tenter de diminuer drastiquement (70% est le chiffre annoncé) la quantité de plastiques marins, Wayan Koster, gouverneur de Bali, annonçait le 24 décembre 2018 l’interdiction des plastiques à usage unique (sacs, pailles, boîtes en styromousse, couverts jetables, etc.) "Cette politique s'adresse aux producteurs, distributeurs, fournisseurs et acteurs économiques, y compris les particuliers (...) Ils doivent remplacer les plastiques par d'autres matériaux", annonçait-il.
Encore fallait-il que les Balinais « adoptent » véritablement cette loi dans leur quotidien, et s’y adaptent donc. David, notre partenaire local, a été étonné de la rapidité avec laquelle le changement s’est opéré. « Début janvier, en quelques jours, dans l’immense majorité les tokos (grands magasins) et des échoppes, les sacs en plastique ont disparu. Quelques enseignes écoulaient encore leurs stocks mais à la marge. Ce qui est drôle, c’est qu’au tout début, la plupart n’avait prévu aucune alternative : on se retrouvait simplement les bras chargés de fruits et légumes ! Mais en moins d’un mois, on a vu apparaître partout des sacs en toile proposés à la vente, voire des paniers tressés en feuilles de bananier, et la population a très rapidement pris le réflexe d’apporter ses propres cabas…
Le sens du collectif, pour banir les plastiques à Bali
L’impact de cette loi (de cette petite révolution ?) a donc été réel et rapide. « Il y a eu un véritable effort de la part de la population. Sans doute par souci du bien-être des touristes autant que par respect vis-à-vis de la planète. Ce qui est impressionnant chez les Balinais, c’est leur volonté, la capacité de mobilisation dont ils peuvent faire preuve lorsqu’ils décident quelque chose. Ce sont des gens convaincus, qui ont le sens du collectif beaucoup plus qu’en Occident : ici, la famille, la collectivité au sens large et la spiritualité sont au cœur de la société... »
Aussi « important » qu’il soit, ce pas en avant s’inscrit également dans une longue évolution des comportements des Balinais. « Lorsque je suis arrivé en 2003, des monticules de déchets jonchaient le bord des routes, et cela fait partie de toutes ces “mauvaises pratiques” qui ont déjà disparu au fil du temps… Et si cette loi va dans le bon sens, il ne faut pas oublier non plus que Bali est une île, et que la majeure partie des déchets sur les côtes provient de la mer. Face à cela, la responsabilité est collective… »
David enfin, qui était tout récemment en Inde, ne peut s’empêcher de pointer une attitude « typiquement française ». « Les Français à l’étranger ont presque toujours un avis péremptoire, un conseil éclairé ou une solution simple à apporter. Or nos considérations, souvent arrogantes et sorties de leur contexte, notamment culturel, laisse bien indifférents le milliard d’habitants de l’Inde et les 250 000 Indonésiens... »