Visite d'une plantation de vanille sur l’île de la Réunion

Réputée comme la meilleure vanille du monde, la visite d’une plantation est incontournable pendant votre voyage à la Réunion ! Avec ce guide, retracez l’histoire de la vanille Bourbon, ainsi que toutes les étapes de production de cette épice mythique, avant de vous rendre sur place pour en être un témoin privilégié.

C’est parti !

L’histoire de la vanille Bourbon

L’orchidée vanille, ou vanilla planifolia, fut découverte au XVIe siècle au Mexique, d’où elle fut exportée vers l’Europe, afin d’être étudiée et cultivée. Les conditions n’étant pas rassemblées en Europe pour qu’elle s’y épanouisse, un navire introduit plusieurs plants à la Réunion, anciennement nommée île Bourbon, en 1819. L’île offre un climat humide et chaud, idéal pour faire pousser la plante. Les semis vont se multiplier dans cet environnement luxuriant, mais, pour autant, ne donner que quelques gousses de vanille, de temps à autre. Il manque encore quelque chose pour produire cette épice tant convoitée, qui n’est autre que la fécondation des organes reproducteurs de l’espèce végétale. En Amérique du Sud, celle-ci est réalisée naturellement grâce à une abeille butineuse. À la Réunion, aucun insecte, ni volatile ne semble préoccupé par la tâche…

Il faut attendre 1841 et le génie du jeune Edmond Albius, esclave et passionné de botanique, qui s’essaye à la pollinisation manuelle. À l’aide d’une pique, il soulève la pellicule qui isole l’organe mâle de l’organe femelle, et arrive ainsi à les mettre en contact pour une procréation réussie. Les planteurs vont s’entraîner à refaire le geste, qui marquera le début de l’apparition des premières gousses de vanille à la Réunion et le commencement de la culture de l’épice.

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En 1857, la Réunion devient le premier exploitant international de vanille avec une tonne élaborée par an. En 1902, ce sont 199 tonnes qui sont exportées en Europe et dans le monde ! Depuis, la production ne cesse de diminuer, l’aromate réunionnais étant concurrencé par celui d’Indonésie et celui de Madagascar. De nos jours, ce sont environ six tonnes qui sont générées par an par près de 140 agriculteurs.

La culture et la fabrication de la vanille Bourbon

Ce geste, qui a traversé les décennies, est toujours méticuleusement et manuellement reproduit de nos jours. La méthode de production en plus grandes quantités fut établie durant le XIXe siècle, par Ernest Loupy et David de Floris. La vanille, qui est une sorte de liane, aime se développer en hauteur, dans des espaces chauds, humides, mais ombragés. Aujourd’hui, elle est cultivée dans des serres, sous des ombrières, ou en sous-bois.

Un plant d’orchidées peut mettre jusqu’à trois ans avant de fleurir. Lorsque la plante est assez mature pour la floraison, cette dernière survient pendant trois mois. Trois mois où les fleurs éclosent à la tombée de la nuit, avant de flétrir à l’aube. Le processus de reproduction se déroulant pendant que les fleurs sont ouvertes, tout le travail de fécondation manuelle est donc à faire de nuit ! Chaque fleur est pollinisée une à une.

Lorsque la gousse apparaît, il faut attendre neuf mois avant qu’elle soit assez développée. Au bout de ces neuf mois, selon sa taille et sa teinte de vert, elle peut enfin être ramassée, toujours à la main.

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L’étape d’après est la mortification. Ce processus consiste à faire tremper les gousses dans une eau à 65 °C pendant quelques minutes. Vient ensuite l’étuvage, durant lequel la gousse est placée dans une caisse spéciale et fermée pendant 2 à 3 jours. C’est pendant cette étape qu’elle prend sa couleur noire caractéristique. À la suite de cela, pendant 2 à 3 semaines, elles sont exposées au soleil pour sécher naturellement, tout en alternant avec de l’ombre. Il est l’heure de l’affinage, une phase d’environ trois mois lors desquels les gousses sont disposées dans des malles en bois étanches afin de peaufiner leur délicieux arôme.

Ce processus de près de deux ans, long et fastidieux, justifie les tarifs adoptés par les producteurs, pouvant aller de 120 € à 1 200 € selon la qualité et la taille de la gousse.

Les producteurs de vanille à la Réunion

En parcourant une plantation de vanille à la Réunion, vous aurez accès à toutes ces informations, et même à des démonstrations passionnantes par les producteurs eux-mêmes.

Pour trouver les exploitations, il faut se diriger vers l’est de l’île, à Sainte-Suzanne, Saint-André, Saint-Joseph, ou encore à la Coopérative Provanille à Bras-Panon. Avec Trace Directe, découvrez la plantation Roulof, dans laquelle vous êtes guidés à travers un savoir-faire ancestral. Après la visite, n’oubliez pas de vous ravitailler en souvenirs authentiques, aux saveurs de vanille ! Confitures, rhums arrangés, café, et même gousses pour parfumer vos plats de retour à la maison, les possibilités ne manquent pas.

Si vous achetez des gousses sur les marchés, assurez-vous qu’elles portent l’étiquette « Vanille de la Réunion », qu’elles sont bien souples et qu’elles sont conservées sous vide ou dans un bocal en verre.

Continuez votre découverte de toutes les activités à faire à la Réunion grâce à notre guide de voyage, et laissez-vous inspirer par toutes nos idées de circuits sur l’île intense !