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Changeons de regard : à la rencontre des peuples du monde

shutterstock - Luisa Puccini

Si votre circuit en Éthiopie se concentre sur le sud du pays, vous vous rendrez sans aucun doute dans la vallée de l’Omo. Là-bas, vous y rencontrerez ses peuples autochtones. La particularité de cette région de l’État demeure d’être habitée par plus de 20 ethnies différentes, qui ont toutes gardé leur mode de vie ancestral. Comme coupés du monde et de la modernité, elles perpétuent leurs traditions, leur propre langue et leurs coutumes. Visiter leurs villages procure aux voyageurs une expérience on ne peut plus authentique, à la découverte d’une nouvelle facette de l’Éthiopie. Bienvenue dans la vallée de l’Omo !

Les peuples de l’Omo et leur manière de vivre

La vallée formée par le fleuve Omo (lien vers page dédiée), qui s’écoule des hauts plateaux jusqu’au sud du pays, abrite près de 200 000 habitants, depuis des siècles. Tous sont répartis dans une vingtaine d’ethnies, elles-mêmes recoupées de tribus, de familles et de groupes distincts. Cette région éthiopienne étonne donc encore davantage que le reste de l’État par la mosaïque de populations qu’elle offre.

Qui sont les peuples de l’Omo ?

Parmi ces ethnies, on retrouve :

● les célèbres Mursis ;

● les Hamers ;

● les Konsos ;

● les Aris ;

● les Banas ;

● les Arborés ;

● les Turkanas ;

● les Dassanetchs ;

● les Karos ;

● les Surmas ;

● les Bodis ;

● les Dorzes ;

● les Bumes ;

● les Nyangatoms ;

● les Galebas ;

● etc.

Chacune de ces communautés vit sur un territoire bien délimité, dont elle a hérité de génération en génération. Mais les guerres de terres et de frontières ne sont pas rares, encore aujourd’hui. Les relations entre les tribus s’en voient parfois dégradées, de même que par les rivalités ancestrales.

Les modes de vie des habitants de la vallée de l’Omo

Sur ce territoire aride, vaste et reclus des zones les plus habitées, la population se trouve préservée du développement intense et de la civilisation. On perpétue et l’on vit au rythme des traditions des ancêtres, des rites de passage, des mœurs, des signes distinctifs d’identité, différents pour chaque ethnie. Le point commun de chacun de ces peuples est d’entretenir cette manière d’exister, authentique, dans des conditions parfois difficiles.

Beaucoup demeurent toujours semi-nomades, d’autres se sont sédentarisés, comme dans le pays Konso. La plupart d’entre eux survivent grâce à l’agriculture, au bétail et à l'artisanat. Les céréales, les fruits et légumes et le café composent des produits importants de leur commerce local. Sur ces terres régulièrement desséchées, l’eau du fleuve voisin constitue une ressource essentielle. Le tourisme, qui s’est développé depuis plusieurs années, leur apporte un petit revenu complémentaire. Celui-ci est parfois bienvenu lorsque les conditions climatiques entraînent des rendements trop faibles.

L’une des coutumes également assez communes est d’utiliser des signes distinctifs comme moyen d’identification à un groupe, une famille ou une tribu. C’est aussi une manière d’exprimer son statut. Cela passe, le plus souvent, par :

● La peinture corporelle, qui représente un véritable art pour les peuples de l’Omo. Les substances sont obtenues grâce à des mélanges de pigments naturels, rouges, blancs, verts, jaunes ou gris. Avec les doigts, elles sont appliquées pour former divers motifs. La beauté reste un aspect très important pour la plupart de ces communautés, bénéficiant de leurs propres critères, non influencés par ceux de l’Occident.

● Les scarifications, symboles de courage et d’honneur pour les hommes.

● Les tatouages.

● Les parures de bijoux.

● Les coiffes.

À la rencontre des peuples de l’Omo, une expérience hors du commun

Partir en Éthiopie pour faire la connaissance de ces populations est un moyen exceptionnel de découvrir leur vision du monde, pour ouvrir ses propres horizons. C’est aussi partager un peu de leur vie quotidienne, de leurs pratiques et de leurs coutumes, si différentes d’une ethnie à l’autre. Préparez-vous à être complètement dépaysé !

L’artisanat de la communauté Dorze

Les Dorze résident principalement dans la région proche du lac Abaya, comme dans le village Chencha. La rencontre avec la tribu Dorze est le moment parfait pour découvrir la variété remarquable de leur artisanat. Les hommes sont spécialisés sur le travail du métier à tisser, avec l’élaboration de vêtements de coton, aux motifs colorés caractéristiques des pays africains. Les femmes, elles, créent plutôt des poteries utiles dans la vie de tous les jours.

On observe leurs maisons surprenantes, construites en bambou et tapissées de feuilles d’ensète, ou bananier d’Abyssinie. Le toit et les murs ne se distinguent pas les uns des autres, et certaines habitations mesurent près de douze mètres de haut.

L’organisation sociale des Konsos

Le pays Konso, dont le paysage est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, se distingue par l’agencement en terrasse de ses espaces agricoles. Formés, à la base, par des collines sèches et rocailleuses, il a fallu, pour les habitants, trouver un stratagème pour développer leur exploitation. Les différents étages sont donc aujourd’hui utilisés pour la culture du coton et du millet.

Les Konsos vivent du travail des sols et sont de religion animiste. Ainsi, leurs mœurs pacifistes ne leur permettent pas de chasser, de pêcher, ou même d’être munis d’armes. Ils ont cependant gardé la tradition d’élever de petits remparts autour de leurs villages, afin de se protéger des attaques éventuelles d’ennemis.

De plus, leur organisation sociale est contrôlée par les Poqallas, qui représentent les chefs des clans Konso. Ces derniers vivent de manière totalement recluse, ce qui les aide à prendre des décisions en toute objectivité pour le bien-être de leur tribu.

Au nord de leur territoire se trouve le lac Chamo, réputé pour la présence d’hippopotames et de crocodiles impressionnants.

Les Mursis et leurs femmes aux plateaux labiaux

Au cœur du parc national du Mago se trouvent plusieurs villages Mursis. Cette communauté est très célèbre pour la tradition toujours perpétuée des femmes portant des plateaux labiaux. Avec les Surmas, ce sont d’ailleurs les dernières populations à entretenir cette coutume. Le disque est directement introduit dans la lèvre inférieure, dès l’adolescence. D’abord de plus petite taille, il grandit au fil du temps, jusqu’à devenir un symbole de la dot nécessaire pour prendre la jeune fille comme épouse. Après le mariage, il s’apparente plutôt à un signe esthétique, de même que les rondelles d’ornements auriculaires, utilisés également par les hommes. Ces derniers sont aussi amenés à se scarifier, en se créant divers motifs sur la peau.

Le peuple Hamer et son rite de passage

Le territoire de cette communauté s’étend de l’est du parc Mago aux berges du lac Stéphanie, sur des terres arides et sauvages. Leur agriculture est caractérisée par le bétail et cela compose également un indice de leur statut social. La taille des troupeaux de ces éleveurs de bovins semi-nomades représente en effet leur richesse et par conséquent, le nombre de femmes qu’ils peuvent épouser. Leur mode de vie est donc rythmé par les besoins du cheptel. Les tribus voyagent régulièrement à la recherche de zones fertiles, selon des parcours transmis de génération en génération.

Aussi, les Hamers confèrent une place essentielle à l’esthétique, qu’ils partagent par leurs danses, leurs peintures corporelles et leurs bijoux. Les femmes se coiffent grâce à du beurre ou de l'argile, mélangés à de l’ocre. Elles portent également de larges bracelets, ainsi que deux colliers de métal et un de cuir, pour symboliser leur situation maritale.

L’une de leurs traditions les plus impressionnantes reste sans doute le oukouli, le rite de passage des jeunes hommes au statut d’adulte. Plusieurs vaches sont alignées côte à côte et le prétendant doit traverser cette ligne, à quatre reprises. Une seule chute est accordée, sans quoi l’objectif n’est pas atteint et le garçon s’en trouve humilié. En amont de cette épreuve, les femmes se regroupent entre elles pour se flageller, en soutien du compétiteur et pour prouver leur courage.

Les célébrations de l’ethnie Arboré

La communauté Arboré vit, elle aussi, de l’élevage, tout en se déplaçant sur son territoire, autour du lac Stéphanie. Elle est considérée comme pacifiste, ce qui se caractérise par le partage des ressources et les alliances avec d’autres ethnies. Enfin, on prend particulièrement soin des minorités, à l’intérieur même des tribus.

On remarque souvent ce peuple grâce aux impressionnants colliers colorés que portent les femmes. Les perles apparaissent effectivement comme un accessoire indissociable de leurs tenues. Leurs fêtes sont nombreuses et spectaculaires, telles que les mariages, les funérailles et les célébrations du bétail, accompagnées de danses et de chants.

Nos conseils pour que vous profitiez pleinement de votre expérience dans la vallée de l’Omo

Préparez-vous à participer à un moment vraiment privilégié avec les ethnies locales, qui apprécient de partager leur culture avec les voyageurs. Sûrement tout aussi curieux que vous, vous allez pouvoir échanger avec les habitants et vivre une parenthèse humaine hors du temps et du commun.

Cependant, l’arrivée de visiteurs dans les villages est un bon moyen pour la population de gagner un peu d’argent supplémentaire. Les membres de la communauté se laissent donc photographier en échange de quelques birrs, en général 5 à 10 birrs par personne présente. Cette pratique a malheureusement ses inconvénients. Certains vont essayer de s’imposer sur vos clichés, pour récupérer quelques billets, sans vraiment vous laisser le choix. Même si vous souhaitez ramener des souvenirs de votre expérience, la communication avec les peuples s’en trouve quelque peu dénaturée, et beaucoup moins authentique. Nous vous conseillons donc de rester vigilants à cela.

N’hésitez pas à vous inspirer de notre idée de circuit Peuples de l’Omo pour vivre une véritable immersion auprès de ces ethnies, dont vous vous remémorerez longtemps !

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