La politique en Namibie

Pays au passé chargé, la Namibie a vu son territoire être colonisé par plusieurs états, avant d’accéder à l’indépendance. Situé dans l’une des parties les plus chaudes du globe, le pays connaît également des difficultés économiques liées aux sécheresses de ces dernières années.

Le régime politique

Si elle est aujourd’hui une République démocratique avec l’élection d’un président, tous les 5 ans, la Namibie fut longtemps colonisée par l’Allemagne et l’Afrique du Sud.

C’est au 18è siècle que les Allemands, après plusieurs explorations du pays, décident de coloniser les terres namibiennes. En 1884, la Namibie est officiellement placée sous le protectorat allemand. Les années suivantes sont terribles, le peuple Herero résiste à l’envahisseur et connaît un sort funeste avec 75% de sa population décimée.

En 1908, les colons allemands abandonnent leurs colonies, mais la Namibie ne retrouve pas pour autant sa liberté. Elle est placée sous la coupe de l’Union sud-africaine. Il faudra attendre 1988 et les accords de Brazzaville pour que la Namibie devienne indépendante et élise son premier président : Samuel Nujoma. Elle est à présent un des pays les plus stables en termes politiques, de toute l’Afrique.

L’économie et le PIB du pays

Qualifiée de petite économie, la Namibie est néanmoins présente dans le classement des pays les plus riches d’Afrique subsaharienne, avec un PIB de 4 200 USD par habitant. Son système politique stable, ses institutions, ses industries extractives (uranium et diamant) ainsi que le tourisme lui permettent de disposer de nombreux atouts.

Malgré un taux de croissance en constante augmentation, les dernières années de sécheresses ont eu un impact direct sur le secteur agricole. Couplé à la crise de la Covid-19, le PIB a enregistré un recul de 8%, notamment à cause du manque de touristes.

Le génocide des Herero

Peu connu, le massacre du peuple des Herero a pourtant été le premier à être qualifié du terme peu glorieux de « génocide ».

Désireux d’imposer son autorité, le chancelier Otto von Bismarck s’empare des terres namibiennes dans les années 1800. Il envoie des colons, pour la plupart des fermiers, à la recherche de terres pour élever leur bétail.

Si dans un premier temps, les Herero, Ovambo, et Nama consentent à un traité de paix contre certaines parties de leurs terres, les colons se montrent de plus en plus gourmands. L’objectif de l’état allemand est alors clair : mettre la main sur tout le territoire namibien.

Les peuples autochtones se soulèvent en 1904, tuant une centaine de colons allemands. La réponse de leur persécuteur sera sanglante. Des milliers d’Herero, d’Ovambo, et de Nama perdent la vie dans des conditions épouvantables. Si bien que 75% de leur population est décimée. L’histoire en fera le premier génocide reconnu, avant celui des Arméniens quelques années plus tard.

Les droits de l’homme

Après des années de colonisation puis de ségrégation, l’organisation SWAPO (South West Africa People’s Organization) est créée. Elle devient peu à peu le symbole de la résistance contre l’occupation sud-africaine menant à une guérilla à son encontre en 1967. L’année suivante, l’ONU rebaptise le Sud-ouest africain, la « Namibie » et reconnaît que ses terres sont illégalement occupées par l’Afrique du Sud.

En 1973, la SWAPO bénéficie du titre de « représentant unique et authentique du peuple namibien » garantissant les droits de ses habitants et l’accès au vote n’est plus réservé seulement aux blancs, à partir de 1974. S’en suivront encore des années de lutte, avant que la Namibie ne soit déclarée indépendante et qu’elle y organise ses propres élections présidentielles.