Traverser la Route de la Soie en Ouzbékistan

Traversée mythique reliant l’Orient à l’Occident, la Route de la Soie fut durant de nombreux siècles la voie commerciale la plus importante d’Asie centrale, dont elle marqua profondément l’histoire et la culture. Sur son chemin : l’Ouzbékistan, pays où elle a laissé un héritage ancré dans le patrimoine et la culture nationale. Elle constitue aujourd’hui un itinéraire idéal pour se replonger dans l’histoire ouzbèke et les paysages ayant fait sa renommée.

L’Ouzbékistan et la Route de la Soie : des destins entremêlés

La Route de la Soie, d’une longueur d’environ 8 700 km, reliait à l’époque, la ville de Chang’an en Chine à celle d’Antioche en Syrie (territoire turc de nos jours). En réalité et en dépit de son nom, il s’agissait plus d’un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe que d’une route unique. La soie, non plus, n’était pas la seule marchandise transportée sur cet axe, où circulaient également des épices, des pierres précieuses et divers objets d’art.

La célèbre Route de la Soie a commencé à se développer en Chine au IIe siècle av. J.-C. Profitant de la puissance économique et militaire de la dynastie Han, elle s’étend petit à petit vers l’Asie centrale. La Chine souhaite en effet exporter ses marchandises, au gré d’explorations menant les caravaniers, jusqu’aux portes de l’Europe.

Il faudra attendre le Moyen-Âge pour que ce chemin rencontre un véritable essor. Situé sur l’axe de la Route de la Soie, l’Ouzbékistan bénéficie d’une position géographique stratégique pour s’enrichir et se développer. Face au ballet incessant des marchands traversant la région, la population ouzbèke profite du commerce de produits de luxe, mais également des nombreuses influences culturelles. L’âge d’or de la Route de la Soie réussit à perdurer jusqu’au XIXe siècle, avant que le déclin ne se produise à cause de routes plus sûres et mieux développées.

Aujourd’hui, l’Ouzbékistan garde en héritage de la Route de la Soie des éléments fondateurs de sa culture. Les influences diverses se perçoivent aussi bien au niveau de l’artisanat traditionnel, que dans l’architecture ou encore dans la cuisine ouzbèke. Un patrimoine immatériel faisant perdurer le brassage culturel d’antan, jusqu’à nos jours.

Les étapes ouzbèkes mythiques de la Route de la Soie

Le voyage à travers la Route de la Soie, en Ouzbékistan, commence généralement dans la capitale, Tachkent. Bien que modernisée, cette dernière conserve des témoignages historiques de cette époque. Le vieux quartier du bazar est, par exemple, la parfaite illustration des échanges millénaires dans ce marché animé au mélange de parfums, de couleurs et de saveurs. Il en va de même pour le musée des Arts Appliqués et ses influences diverses rappelant l’art et l’artisanat ouzbek.

Autre ville incontournable sur les traces de la Route de la Soie : Samarcande. Elle fut une étape vitale de la route commerciale et la richesse de ses monuments atteste encore de son aura. La Place du Registan, avec ses majestueuses médersas (écoles coraniques) et ses dômes couverts de tuiles bleues, ou encore le mausolée de Gour-Emir, comptent parmi les vestiges les plus remarquables de la ville.

Boukhara, autre cité historique se trouvant sur la Route de la Soie, dégage une atmosphère unique, joyeuse et dansante. La place de Liab-i-Haouz, entourée de médersas et de mosquées, rappelle l’importance de Boukhara en tant que centre de commerce et d’apprentissage. Le mausolée d’Ismail Samani, un trésor architectural en briques, témoigne, quant à lui, du raffinement de l’art islamique de l’époque.

Enfin, Khiva constitue le point final de votre périple le long de la Route de la Soie. Son cœur médiéval “Itchan Kala”, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, offre un véritable voyage dans le temps. En explorant ses ruelles étroites et pavées, vous découvrirez des médersas, des mausolées et des bazars rappelant l’activité passée des voyageurs d’antan.

Les caravansérails d’Ouzbékistan : les derniers vestiges de la Route de la Soie

Les caravansérails, ces fameux relais routiers, accueillaient jadis les caravanes de marchands et forment, aujourd’hui, les rares vestiges encore visibles de la Route de la Soie. En vous rendant sur ces lieux, vous aurez l’occasion de visiter deux sites historiques encore existants :

• Le caravansérail de Rabati Malik à Boukhara : bien que détruit pendant les conquêtes mongoles, ce grand ensemble fortifié accueillait, autrefois, les voyageurs de toute l’Asie. Seul subsiste son “pishtak”, l’un des plus anciens et des plus grands portails d’Asie centrale.
• Le caravansérail d’Alla Kouli Khan à Khiva : plus récent, celui-ci a l’allure d’une médersa. Il servait à la fois d’auberge et de marché et symbolisait les liens commerciaux florissants avec sa voisine Boukhara.

(Re)plongez dans l’esprit de la Route de la Soie, en parcourant les monuments, les allées des marchés locaux actuels ou encore les caravansérails. En vous rendant sur cet itinéraire mythique, vous aurez la chance d’entrer dans un univers où se mêlent influences chinoises, mongoles, russes, grecques et musulmanes. Un véritable melting pot d’art et d’histoire.