Avec une population d'environ 4,5 millions d'habitants en 2024, le Panama est un creuset de cultures, de langues et de traditions. Cet État, situé en Amérique centrale, a toujours été un carrefour entre l'Océan Pacifique et la mer des Caraïbes. Historiquement empreint par des vagues d'immigration et des influences diverses, notamment de la Nouvelle-Grenade, le pays a su intégrer ces apports pour devenir une nation multiculturelle dynamique. Découvrez les caractéristiques de la population panaméenne, le rôle historique de la colonisation par l’Espagne, puis les liens forts avec les États-Unis. Enfin, le réchauffement climatique affecte certaines communautés, comme dans les régions indigènes du Guna Yala : décryptage.
Quelle est la population du Panama en 2024 ?
La population panaméenne est un mélange harmonieux de diverses ethnies et cultures, résultat de siècles de migrations et d'échanges. Cette nation a toujours été une terre d'accueil pour les populations en quête de nouvelles opportunités, que ce soit pendant la période coloniale, la construction du Canal, ou plus récemment avec l'arrivée de nombreux migrants économiques.
La population panaméenne se répartit en plusieurs groupes principaux :
● Les Métis représentent environ 65 % de la population, ils sont le fruit de la rencontre entre les Européens, essentiellement espagnols, et les populations indigènes.
● Les Afro-Panaméens rassemblent près de 32 % de la population. Ce groupe descend des esclaves africains amenés au Panama pendant la colonisation espagnole, ainsi que des travailleurs antillais venus participer à la construction du Canal au début du XXe siècle.
● Les Amérindiens constituent 12 % de la population. Ce peuple est composé de membres des sept principales communautés indigènes du Panama, notamment les Ngöbe-Buglé, les Guna, et les Emberá-Wounaan. Ces populations vivent dans des régions rurales et ont su préserver leurs traditions, malgré les influences extérieures.
● Les immigrants récents des pays voisins, en particulier de Colombie, du Venezuela, et d'Amérique centrale, ainsi que des communautés asiatiques, principalement chinoises et indiennes, sont venus pour les opportunités économiques.
Cette croissance démographique a également contribué à la division de la population en différentes communautés ethniques et culturelles, ce qui a renforcé l’hétérogénéité de la population.
À noter
Les Panaméens ont un profond respect pour leur diversité culturelle. Dans la capitale cosmopolite ou dans les régions rurales, chaque communauté contribue à l'enrichissement de la culture nationale, ce qui en fait un pays unique en son genre.
Où se trouve le Panama dans le monde et sur la carte ?
Ce territoire se situe en Amérique centrale, et il forme un pont terrestre entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud. Bordé par la mer des Caraïbes au nord et l'Océan Pacifique au sud, il est entouré par le Costa Rica à l'ouest et la Colombie à l'est. Le pays est connu pour son canal stratégique, une voie navigable qui relie les deux océans, et qui a été une pierre angulaire des projets infrastructurels du gouvernement
Sa position géographique unique en fait un carrefour commercial et culturel, qui relie les continents et les mers. Sur la carte, il se distingue par sa forme étroite et sinueuse qui marque la séparation entre les Amériques, à travers l'Isthme de Panama.
La langue au Panama
L'espagnol est la langue officielle et est parlée par la majorité de la population. Cependant, la richesse linguistique du pays ne s'arrête pas là.
Les langues amérindiennes
Avec un héritage multiculturel profond, le Panama abrite également des langues amérindiennes et des langues issues des vagues d'immigration qui ont façonné le pays.
Les langues amérindiennes représentent environ 15 % des langues parlées. Parmi les plus courantes, on trouve :
● Le kuna ;
● Le ngäbere ;
● Et l'emperä.
Ces langues sont principalement parlées dans les comarques indigènes, des territoires autonomes où les communautés préservent leurs cultures et traditions ancestrales.
L’anglais
En raison des relations économiques et historiques avec les États-Unis, l'anglais est également largement compris et utilisé, surtout dans les secteurs du commerce et du tourisme, en raison des fortes relations économiques et historiques avec les États-Unis.
Un mélange culturel
À Panama City, on peut souvent entendre un mélange d'espagnol et d'anglais, reflet du multiculturalisme de la capitale, où les membres du gouvernement et du Parlement discutent régulièrement des enjeux du pays, notamment ceux liés à la croissance démographique.
Quel pays a colonisé le Panama ?
Le Panama a été colonisé par l'Espagne au début du XVIᵉ siècle. Ce fut le début de trois siècles de domination. Ce n'est qu'en 1821 que le peuple déclare son indépendance de l'Espagne et rejoint la Grande Colombie.
Puis, elle devient une république indépendante en 1903, après sa séparation de la Colombie. Bien que les États-Unis aient exercé une influence considérable, notamment avec la construction et le contrôle du Canal de Panama, ils n'ont jamais colonisé le Panama. La construction de l’édifice, d'abord sous l'impulsion de Ferdinand de Lesseps, a finalement été achevée sous la direction des États-Unis, ce qui a impulsé un tournant dans l'histoire du pays et sa position sur la scène mondiale.
La religion au Panama
Voici un lieu où la liberté de culte est inscrite dans la Constitution. Bien que le catholicisme soit la religion prédominante car elle représente environ 80 % de la population, le pays est également le foyer de nombreuses autres confessions, toutes coexistant pacifiquement.
Le catholicisme
Introduit par les Espagnols lors de la colonisation, le catholicisme a laissé une empreinte indélébile sur la culture et l'architecture panaméennes. On retrouve dans tout le territoire de magnifiques églises et cathédrales, témoins de cette influence religieuse. Les fêtes religieuses, comme la Semaine Sainte, sont des moments forts de la vie sociale, où les communautés se rassemblent pour célébrer.
Les protestants évangéliques
Ce groupe représente environ 19 % de la population. Leur présence a augmenté au cours des dernières décennies, notamment en raison des missions religieuses venues des États-Unis.
Les autres religions
Le territoire abrite également des communautés juives, musulmanes, orthodoxes et hindoues. La capitale, en particulier, est un véritable melting-pot où l'on peut trouver des synagogues, des mosquées et des temples de diverses confessions. La communauté juive, par exemple, a joué un rôle clé dans le développement économique, notamment dans les secteurs du commerce et des services financiers.
L'histoire religieuse est également marquée par l'influence des États-Unis, qui ont introduit diverses confessions protestantes, notamment à travers des Interventions militaires américaines qui ont laissé une empreinte durable sur la société panaméenne.
Les croyances indigènes
Bien que de nombreux indigènes se disent catholiques, ils ont souvent intégré leurs croyances ancestrales dans leur pratique religieuse. Les Gunas, par exemple, continuent de célébrer leurs rites traditionnels, tout en adoptant certains aspects du christianisme.
Bon à savoir
Les sommets du Panama sont souvent marqués par des croix, symboles de la profonde religiosité du pays. Si vous êtes amateur de randonnées, vous serez accueilli par ces symboles de foi à chaque cime que vous atteindrez.
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Les déplacements de population liés au changement climatique
Le Panama, comme de nombreuses autres nations, est confronté aux effets du changement climatique, qui ont déjà commencé à remodeler la vie de certains de ses habitants. En particulier, les communautés insulaires sont en première ligne face à la montée du niveau de la mer.
Gardi Sugdub : l'île qui disparaît
Située en Mer des Caraïbes, Gardi Sugdub est l'une des îles les plus touchées par la montée des eaux. Avec seulement 400 mètres de long et 150 de large, cette petite île a été pendant des décennies un lieu de vie paisible, tourné vers la pêche et le tourisme. Cependant, les inondations de plus en plus fréquentes, surtout en novembre et décembre, ont rendu la vie insupportable pour les 300 familles qui y résident. Les habitants ont tenté de protéger leur île en renforçant les côtes avec des rochers et du corail, mais ces efforts se sont révélés vains. En 2024, le gouvernement a finalement décidé de les relocaliser sur le continent.
Carti Sugdupu : les premiers réfugiés climatiques
Les premiers réfugiés climatiques d'Amérique latine vivaient sur cette île, également située dans les Caraïbes. En mai 2024, les familles de Carti Sugdupu, surnommée l'île du crabe, ont reçu les clés de leurs nouvelles maisons sur le continent.
Les enjeux futurs pour les communautés insulaires
Le Panama devra encore faire face à des défis similaires à l'avenir, ce qui nécessite des stratégies d'adaptation et un soutien international. Une étude récente du ministère de l'Environnement a révélé que d'ici 2050, le pays pourrait perdre plus de 2 % de son territoire côtier. Cela signifierait que des dizaines de milliers d'autres personnes pourraient être forcées de quitter leurs foyers. Le gouvernement panaméen, avec le soutien des Nations unies estime que le coût de ces relocalisations pourrait dépasser 1,2 milliard de dollars. Cela reste une somme colossale pour une nation de cette taille.
La réponse du gouvernement
Face à ces enjeux, le gouvernement panaméen travaille en étroite collaboration avec des organisations internationales pour mettre en place des stratégies d'adaptation au changement climatique. Cela vise :
● La construction de nouvelles infrastructures ;
● La protection des zones côtières ;
● Et la mise en place de systèmes d'alerte précoce pour les communautés à risque.
Cependant, ces mesures sont coûteuses et nécessitent un soutien international pour être pleinement instaurées.
Un modèle de résilience culturelle et environnementale
Le Panama est un pays où cohabitent harmonieusement des cultures, des langues et des religions variées. Toutefois, il est également une nation confrontée à des difficultés majeures, notamment celles liées au changement climatique. La résilience de sa population, sa capacité à intégrer les différences et à s'adapter aux nouvelles réalités, fait de ce petit pays un modèle pour le Nouveau Monde. Qu'il s'agisse de préserver les traditions indigènes, de gérer la pluralité religieuse, comme le Guna Yala, ou de relever les défis environnementaux, cet État continue de prouver que, malgré les obstacles, il est possible de construire une société harmonieuse et durable.
FAQ sur le Panama
1. Pourquoi le Panama est-il considéré comme un paradis fiscal par les États-Unis et l’Europe ?
Le Panama est souvent qualifié de paradis fiscal en raison de ses lois favorables aux entreprises étrangères, qui permettent l'enregistrement facile des sociétés offshore avec des taxes très faibles ou nulles. Cette réputation a été renforcée par le Scandale de Panama en 2016, qui a révélé l'étendue de l'évasion fiscale mondiale.
2. Quelle est la superficie du Panama sur le continent américain ?
Le Panama a une superficie de 75 517 km². Le pays occupe une position stratégique en tant que lien entre les océans et les continents, ce qui en fait un carrefour majeur pour le commerce international dans le Nouveau monde.
3. Quels sont les reliefs de la côte du Panama ?
Les côtes sont multiples et détiennent de bien belles richesses, avec des plages de sable blanc sur la Mer des Caraïbes et l'Océan Pacifique, ainsi que des mangroves, des récifs coralliens, et des collines verdoyantes. Les régions indigènes comme le Guna Yala et la Province du Darién abritent une biodiversité riche et des paysages uniques.
4. Quel est l’histoire du chemin de fer au Panama ?
Le chemin de fer joue un rôle historique et stratégique important. La Panama Canal Railway, qui relie Panama City à Colón, est l'une des plus anciennes lignes de chemin de fer en Amérique. Elle a été essentielle au transport de marchandises avant la construction du Canal et continue d'être utilisée pour le fret et le tourisme.
5. Quels sont les principaux territoires indigènes ?
Le territoire abrite plusieurs régions indigènes, dont le Guna Yala, la Province du Darién, et les comarques des Ngäbe-Buglé. Ces régions sont autonomes et préservent les cultures et traditions ancestrales des hommes et des femmes indigènes. Par ailleurs, la nation se divise en dix provinces : Bocas del Toro, Coclé, Colón, Chiriquí, Darién, Herrera, Los Santos, Panama, Veraguas, et Panama Ouest.
6. Qui est Ferdinand de Lesseps et quel est son lien avec le pays ?
Ferdinand de Lesseps était un diplomate et ingénieur français célèbre pour avoir dirigé la construction du canal de Suez. Il a également initié la première tentative de construction du Canal de Panama au XIXᵉ siècle. Bien que ce projet ait échoué en raison de difficultés techniques et financières, il a jeté les bases pour l'achèvement du canal sous la direction des États-Unis.
7. Comment le Panama est-il relié à la Colombie ?
Le Panama partage une frontière terrestre avec la Colombie à l'est. Historiquement, il faisait partie de la Grande Colombie avant de devenir une république indépendante en 1903.
8. Comment fonctionne le Parlement du Panama ?
Le Parlement panaméen est monocaméral, composé d'une Assemblée nationale. Cette assemblée compte 78 membres élus au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans.
9. Quelle est la capitale de Panama en français ?
La capitale du Panama est Panama City (Ciudad de Panamá en espagnol). Cette ville dynamique est située sur la côte pacifique du pays, en Amérique centrale. Elle est le principal centre économique, culturel et politique et est connue pour son canal emblématique.
10. Quelle est la monnaie du Panama ?
La monnaie utilisée est le Balboa. Il est employé en complément du dollar américain. Cette monnaie Balboa reflète l'histoire complexe de la République et son statut de paradis fiscal, souvent au centre des débats internationaux, comme lors du Scandale de Panama.
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Sources :
● Panama Population (2024) - Worldometer
● Au Panama, les premiers réfugiés climatiques d’Amérique latine évacuent “l’île du crabe”
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